Pour se déplacer à Saint-Nazaire et aux environs en taxi ou VTC, il faut aller sur Internet pour trouver son chauffeur, ils ne sont pas nombreux et se partagent la clientèle sans beaucoup de guerres. Alors on se rend compte qu’aucun d’eux n’est affilié aux plateformes de mise en relation.
Nous tenterons de comprendre pourquoi Uber, Allocab, Bolt et d'autres les plateformes de véhicules de tourisme avec chauffeurs qui annoncent leur arrivée ou le renforcement de leur présence dans la région, précisément à Saint-Nazaire n’arrivent pas à s’imposer. Malgré leur visibilité incontestable et leur moyen marketing, ces grandes entreprises et start-ups qui peuvent offrir aux clients des tarifs imbattables ne peuvent pas séparer les Nazairiens de leurs chauffeurs locaux.
Ces plateformes numériques dont la plus grande Uber BV, entreprise dont le siège européen est basé aux Pays-Bas, une filiale du géant Américain de mise en relation des chauffeurs de véhicule avec chauffeur VTC avec des clients, n’arrivent pas à s’installer à dans la Loire-Atlantique. Cette dernière traînant une réputation pas très reluisante auprès des chauffeurs en province pour avoir été condamné à plusieurs reprises et dans diverses juridictions dont la dernière en date est celle des prud’hommes de Nantes à la suite d’une plainte.
Les chauffeurs de taxi et VTC déjà installés avec une clientèle traditionnelle déclinent régulièrement des propositions qu’ils reçoivent, souvent tentantes des plateformes. Pour plusieurs raisons simples.
La première explication étant que ces applications ont des tarifs en dessous de ce qu’ils pratiquent eux même et sur ces tarifs elles prélèvent une commission qui peut aller jusqu’à 25% comme celle d'Uber donc sur une course à 12,50€ qu’un chauffeur local devrait toucher directement avec son client ces plateformes afficheront 10 euros à l’usager sachant qu’ils peuvent attirer beaucoup de monde grâce à la puissance de leur marketing, le chauffeur touchera donc 7,50 euros.
La seconde raison c’est qu’en Province il n’y a pas autant de chauffeurs que dans des grandes villes comme Paris. Au vu de la densité de chauffeur au kilomètre carré il peut arriver que le chauffeur fasse 15 ou 20 km à vide pour rejoindre un client, et cela, gratuitement(...) avec le coût actuel du carburant cela est clairement une mauvaise affaire surtout si la course est un petit trajet. Une autre raison d’ordre plutôt moral ou patriotique s’ajoute, c’est que sur les 25% qu'Uber prend de commission, il ne paie pas de TVA en France contrairement aux chauffeurs qui doivent la payer en plus du carburant et de leurs charges d’entreprise.
Au-delà de toutes ces raisons à Saint-Nazaire et aux environs, les chauffeurs semblent avoir trouver un équilibre entre taxis et chauffeurs VTC certes précaire, mais qui fonctionne.
Il y a quelques années comme dans toutes les villes, la cohabitation était difficile entre VTC et les chauffeurs de taxi à Saint-Nazaire, comme on peut le lire dans l’article de Ouest-France du 28 février 2017 n’était pas à son beau fixe, mais les chauffeurs de taxi unis depuis 32 ans à travers la Coopérative des taxis à Saint-Nazaire, une coopérative d'artisans dénommée Radio-taxi Saint-Nazaire, sont du même avis s’agissant des plateformes. Pour l’un d’entre eux, Gilles Verger, vice-président de la Chambre professionnelle des artisans taxis de Loire-Atlantique. « Les chauffeurs d'Allocab prétendent vouloir travailler avec nous (Ouest-France du 27 février). En réalité, ils veulent juste nous prendre notre boulot ! »
L’atmosphère semble désormais apaisée pour que chacun y aie sa place. Selon un chauffeur de VTC qui souhaite garder l’anonymat, "Il y a vraiment de la place et du travail pour tout le monde. Les taxis sont tournés vers les clients traditionnels, ils font du médical, de l’institutionnel et du social, ils ont également des conventions avec des collectivités, mais n’arrivent pas à satisfaire tout le monde. Nous, les VTC, on transporte généralement beaucoup d’usagers particuliers, des professionnels, beaucoup d’entre nous ont des contrats avec des entreprises, des hôtels, agence de voyage, etc. Les taxis ne pourront pas répondre à toutes les demandes. Donc il n'y a pas de raison qu'on n'arrive pas à cohabiter... Personnellement, je travaille avec certains taxis et on s’échange les courses qu’on n’est pas habilitées à réaliser et parfois même que ce sont des courses qu’on donne simplement par manque de disponibilité."